Sujet 7Les groupes d’intérêt1 h
France métropolitaine, juin 2014
Le système politique démocratique
Question
20 ptsEn quoi les groupes d’intérêt influent-ils sur le fonctionnement de la démocratie ?
Document
Au début de ce siècle, la politique agricole française se caractérise d’abord par une volonté politique de présence dans les campagnes, comme l’atteste la création, en 1881, du ministère de l’Agriculture. Dès lors que, dans le modèle de développement adopté par la France, l’agriculture n’était pas considérée comme un débouché industriel ou un réservoir de main-d’œuvre, une politique visant à maintenir les équilibres ruraux s’imposait […]. Cette politique agricole est celle de la France jusqu’en 1940. En effet, à la Libération, le rôle économique et social de l’agriculture doit changer : elle devient un secteur productif intégré à l’économie nationale dont on attend qu’il soit à la fois un débouché de l’industrie et un réservoir de main-d’œuvre susceptible d’alimenter l’industrialisation. […] C’est le changement de régime de 1958, avec l’arrivée du général de Gaulle, qui va constituer la « fenêtre politique » décisive […]. C’est alors qu’intervient la « découverte » par le gouvernement des thèses du CNJA*, une organisation dont la légitimité dans le milieu paysan n’est pas contestable et qui propose une vision de l’agriculture exactement conforme à ce dont le Premier ministre a besoin : priorité à la modernisation et à l’agrandissement foncier, encouragement au départ des agriculteurs en « surnombre », des thèmes qui s’intègrent parfaitement dans les perspectives générales définies par le gouvernement […]. Dès lors, les choses peuvent aller très vite. Au printemps 1960, une série de réunions confidentielles réunissent les représentants du gouvernement et l’état-major du CNJA […]. De ces réunions va naître un projet de loi d’orientation qui, adopté par le Parlement le 5 août 1960, modifie de fond en comble les données de la politique agricole française […]. La politique de modernisation est donc mise en œuvre à travers un dispositif original faisant une place importante aux organisations agricoles, notamment pour ce qui concerne la politique des structures au niveau départemental […]. C’est à partir de cette époque que, pour une quinzaine d’années, se met en place un système de cogestion corporatiste de la politique agricole fondé sur une collaboration étroite entre le pouvoir politique et les organisations professionnelles.
D’après « La politique agricole française : l’État et les organisations professionnelles », Pierre MULLER, Économie rurale, 2000.
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